L’histoire
La Duchesse des Caprices aime la fête, les folles tenues, les conversations qui brillent et les invités qui étonnent. Le Compte de la Norme, lui, aime la Duchesse. Hélas, aux yeux de la souveraine des caprices, il est tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Il a beau se dresser de brocart, composer des vers et tout faire pour l’impressionner, il rate à tous les coups. Jusqu’au jour où le cuisinier de la Duchesse tombe malade juste avant une réception et le Compte de la Norme décide… qu’il n’a plus du tout envie d’éblouir la dame de ses pensées.
Il s’avère alors que la Duchesse est tout compte fait plus farfelue que capricieuse et le Compte, plus timide qu’ennuyeux.
J’ai d’abord craqué
pour les sandales à roulettes de la Comtesse, et le reste de l’album a été à la hauteur de mes espoirs. Cochon à rubans, éléphants volants, ogre à pompons, poissons qui flottent dans des bulles de savon, tout ce burlesque fouillis est un pur ravissement. Les visages des personnages sont tellement vivants qu’ils semblent jaillir des pages pour nous mettre une collerette et des plumes dans les cheveux et nous inviter à leur fête.
Le ton joyeux et faussement pompeux fait sourire plus d’une fois, et la traduction française (dont l’auteur n’est malheureusement pas mentionné) est mélodieuse et rythmée, très jolie à lire à voix haute.
Si je dois dire tout ce que j’ai sur le cœur,
pour une histoire où sagesse et farfelu se coquettent, je m’attendais à une palette de couleurs plus énergique, plus fourmillante, plus… exubérante. Aussi, un peu plus de contraste aurait rendu certains détails plus visibles, il me semble. Non pas que les couleurs soient fades, juste un peu trop… sages. Ceci dit, l’illustrateur est l’un des créateurs de Némo, Mulan et Scrat (entre autres), donc c’est là un commentaire tout à fait subjectif.
Pour finir, vous vous doutez bien que…
nos deux tourtereaux finissent par se trouver des étincelles communes avant la fin de l’histoire. La question est de savoir comment. Je ne dirai plus qu’une toute petite chose, c’est que parfois on découvre l’exquis dans les saveurs les plus simples.
La Duchesse des Caprices est donc pour moi un album délicat et vivant, qui raconte une belle histoire où on ne juge personne parce que finalement, tout le monde se ressemble un peu.
Pour la Duchesse, le Comte de la Norme
etait aussi banal qu’une pomme.
Il portait des habits ordinaires,
avait un chien ordinaire,
et discutait, avec le plus grand sérieux,
de choses très ordinaires,
comme les mauvaises routes du royaume,
les oiseaux qui nichaient au manoir,
ou le temps qu’il faisait;
et ce, même si personne n’écoutait.
Album – 40 pages
Écrit par Randall de Sève
Illustré par Peter de Sève
Spécialité : Jeunesse (2 à 7 ans)
Éditeur: MiC MaC
Année de parution : 2010
ISBN : 9782917460610
J’ai pu lire l’album hier 🙂
C’est chouette, je suis contente d’avoir ton opinion. Même si ce n’était pas le grand coup de coeur pour toi. Allez, le prochain je pense que tu vas l’aimer 😉