Quatrième de couverture
Socrate va par les rues d’Athènes, interpellant ceux qu’il trouve sur son chemin… Connais-toi toi-même ! Ne te soucie pas des richesses, cherche la vérité et deviens philosophe ! Ce n’est pas du goût des Athéniens. Au terme d’un procès, Socrate est condamné à boire de la ciguë. Va-t-il s’enfuir ? Un philosophe doit-il craindre la mort ?
Mon avis
Il y a quelques jours, j’ai fait appel à la sagesse du Grand Google pour m’aider à faire connaître à mon fils quelques premières notions de philosophie. C’est alors que j’ai appris que Les petits Platons offraient gratuitement leur premier titre en version électronique. J’ai cliqué et… j’ai trouvé ce que je cherchais !
Si vous avez envie d’effleurer les pas des premiers philosophes en compagnie de votre enfant, ce court ouvrage, proposé aux lecteurs de 9 ans et plus, pourrait s’avérer un allié précieux. Il nous fait découvrir les grandes lignes du fameux procès de Socrate, tout en offrant des repères qui situent l’événement dans le contexte historique et qui ouvrent des portes sur de nouvelles discussions : Criton, Mélètos, Anaxagore, Léon de Salamine, le palais du Prytanée… Le tout accompagné d’illustrations naïves et caricaturales qui évoquent les masques du théâtre grec antique et ajoutent une touche amusante à ce grand mot souvent intimidant qu’est la philosophie.
Une précision cependant : j’ai le sentiment que le côté ludique des illustrations est surtout adapté à un public âgé de 9 à 12 ans. Par contre, à certains moments le texte pourrait devenir exigeant pour des lecteurs de ces âges. Donc si vous voulez exploiter tout le potentiel de cet ouvrage et garder l’intéret de votre enfant du début à la fin, je vous suggère de l’accompagner dans sa lecture. Car s’il est facile de se représenter le personnage de Socrate en train de parcourir la ville d’Athènes avec son sourire malicieux et sa fausse naïveté à la recherche de savants à détromper, s’il est facile de comprendre la rancœur que cette attitude a engendrée, la suite de l’histoire pourrait s’avérer plus ardue. Le discours de Socrate sur la justice, la vérité, le mépris du corps et de ses faiblesses, l’immortalité de l’âme et surtout l’allégorie de la caverne pourraient sembler un peu nébuleux aux plus jeunes. Sans oublier toutes les questions sur ces moeurs d’un autre temps, que vous aurez à élucider!
En conclusion, je remercie Les petits Platons pour le partage de ce livre stimulant et coloré ainsi que pour la belle discussion qu’il a allumée chez nous et je vous invite vivement à le découvrir à l’école ou en famille! (Pour le téléchargement gratuit de l’ebook, c’est ici.)
Le gros Mélètos, qui veut la mort de Socrate, essaie de
le mettre dans l’embarras :
— Mais Socrate, l’interpelle-t-il de sa voix
de fausset, si tu ne t’occupes point
d’éducation, que fais-tu de tes journées ?
S’il n’y a rien d’inhabituel dans tes affaires,
pourquoi te fait-on des reproches ?— Mélètos, répond Socrate, tu prétends, toi, que
je rends la jeunesse méchante ?— C’est ce que j’affirme de toutes mes forces !
— Si tu me traduis en justice, est-ce parce que
je rends la jeunesse méchante
volontairement ou involontairement ?— Volontairement, c’est certain !
— Mais dis-moi, excellent Mélètos, vaut-il
mieux vivre dans une cité de braves gens,
ou dans une cité de gens méchants ?— Dans une cité de gens bien, assurément.
— Serais-je assez fou, alors,
pour souhaiter vivre avec ceux qui me feront
du mal ? reprend Socrate, en imitant
le timbre aigu de son accusateur.
Roman – 75 pages
Texte de Jean Paul Mongin
Illustrations de Yann le Bras
À partir de 9 ans
Éditeur: Les petits Platons
Avril 2010
ISBN : 9782361650001
